Les nuits parisiennes se meurent-elles malgré la multiplication des bars et autres endroits à la mode ? On pourrait le croire et se pencher avec nostalgie sur un idéal de la fête passé, plus libre et moins policé. Et quoi de mieux pour se souvenir que des photographies de ses nuits, de ses ambiances menacées de disparition par le trop politiquement correct et le sponsoring à tout va !
Quelle bonne idée de la part d’Eleganz, en partenariat avec Central Color et Grolsch, de nous présenter une exposition photographique sur les nuits parisiennes à la galerie Pierre Cardin à Paris du 04 février au 03 mars 2010. Du Baron au Chacha en passant par le Régine’s Club et les Jardins de Bagatelle, sept photographes aux univers très différents ont su capturer cette faune d’oiseaux de nuit dans les endroits branchés de la capitale.
Ces artistes exposent une sélection des meilleurs moments sur le thème des fragments de nuits. Certains ont choisi de gommer les identités en ne proposant qu’une partie d’un corps, d’un lieu ou d’un instant.
Fabien De Serres voit les soirées parisiennes comme des fragments noirs et blancs tels des bribes de souvenirs du petit matin, alors que Johnny Saigon y voit surtout des seins et des cuisses en mode bleu, blanc, rouge, prenant le pouls de ces soirées à travers le langage du corps. Plus la soirée avance, plus les corps parlent…
Maxime Antonin propose sa vision du Paris noctambule et de ses lieux de fête et nous condamnent au silence, baîllonnés que nous sommes par ses soirées toujours plus hype. Ernesto Forno nous force à plisser les yeux pour voir au-delà du flou et imaginer que la nuit peut être aussi belle que certains jours. Ou bien est-ce pour mieux nous souvenir de nos nuits embrûmées par l’alcool ?
Ja’bagh Kaghado, quant à lui, présente des photographies tirées de la série « Faces in the Shadow » réalisée en juillet 2009 pour le Musée d’Art Moderne de Moscou. Des portraits de figures et de rencontres représentant un certain Paris pour ce jeune photographe new-yorkais soutenu par le MOMA depuis ses débuts. Il nous offre d’ailleurs un magnifique regard sur Thierry Théolier, casseur de hype, artiste sans oeuvre et spécialiste du Paris Underground et de sa contre-culture. Paris et une tête de mort, tout un programme ! Thierry apparait presque fragile en retrait et son ombre derrière qui attend pour prendre la place. C’est peut-être finalement ça le côté underground.
Violaine Carrère, jeune artiste peintre, construit ses tableaux à partir de photographies et Bertrand Jacquot nous permet de suivre Nicolas Ullmann dans ses fantaisies de Baron nocturne…
Lors du vernissage du 04 février, deux concerts acoustiques ont eu lieu : Patrick Eudeline qu’on ne présente plus et The Greenspiders avec Gloria Sometimes au micro. Le vernissage fut un succès, à l’exemple d’une nuit parisienne, rempli d’oiseaux de nuit…
Les artistes peuvent être suivis sur leur site :
Fabien DE SERRES : http://www.fabiendeserres.com
Maxime ANTONIN : http://www.maxipix.fr
Johnny SAIGON : http://www.johnnysaigon.com
Ernesto FORNO : http://www.myriambouagalgalerie.com
Ja’bagh KAGHADO : http://www.jabaghkaghado.com
Violaine CARRERE : http://www.violainecarrere.com
Bertrand JACQUOT : http://www.bertrandjacquot.com/
Galerie Pierre Cardin
72 rue Saint Honoré 75001 Paris (métro Louvre Rivoli)
Ouverte du mardi au samedi, de 12 à 19h.
+33 (0)1 42 71 42 42
Marie-Odile Radom
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